Je roulais au bord de l’océan, laissant le vent me fouetter le visage, tandis que je regardais ce paysage familier. J’avais été dépaysé par cette grisaille inhabituelle, tout était sombre avec une végétation impressionnante mais au moins, la mer même si d’une couleur différente, restait la même. Je me retournai vers la route alors que je me rendais compte bien trop tard, que je fonçais dans un rocher.
Je fus parachuté et ce violemment. Ma moto se renversa alors que j’atterrissais sur le béton quelques mètres plus loin. Surtout que je n’avais pas pris la peine d’enfiler mon casque sachant que j’atteignais bientôt une grande ville dans laquelle je pourrais faire une halte. Me relevant rapidement, je vis mon casque rouler avant de tomber dans la mer, entre de bateaux amarrés. J’avais tout gagner. Quelques personnes se précipitèrent vers moi, me demandant si j’allais bien, poussant même jusqu’à appeler le SAMU. Je secouai la tête avant de rejoindre ma moto. Je n’avais rien, même pas une égratignure tout comme mon engin qui s’en tirait sans une éraflure. Cependant, je n’avais plus de casques et la police pouvait me tomber dessus sur l’autoroute qui me mènerait à Forks.
Relevant ma moto, je l’enfourchais sous l’œil médusé des passants avant de demander à une jeune femme la route menant à l’avenue principale. Je démarrai en trombe afin de suivre la direction indiquée. La rue commerçante fut facile à trouver, mais les boutiques et leur noms ne m’évoquaient rien. Ainsi, je n’avais aucune idée de la route à prendre afin de pénétrer dans la boutique qui serait susceptible de m’aider à acheter un article de motard.
Mais la route était totalement bouchée et je n’avais pas de temps à perdre dans les embouteillages. Me garant près d’un trottoir, je descendis souplement avant de jeter un œil à mon blouson. Il était déchiré sur toute la longueur de ma manche. Du joli… Donc je n’avais pas que le casque à trouver, beau programme. Surtout que le shopping était une entité que je ne comprenais pas et pour laquelle je n’avais aucune patience. Le plus simple serait de demander à quelque un de m’aider. Moi qui n’aimait pas vraiment aborder, j’y étais souvent contraint depuis deux jours.
J’aperçus alors une jeune fille qui sortait d’une boutique de vêtements et je vins vers elle avec un sourire aux lèvres.
-Salut. Excuse moi je ne connais pas la ville et je cherche une boutique de sport. Saurez tu où je pourrais ne trouver une?
Elle devait avoir mon âge, du moins, dans les alentour, ainsi, j'avais laissé tombé dès le départ le vouvoiement que j'employais d'ordinaire envers les inconnus. D'autant plus que je n'aimais pas vraiment l'utiliser.